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Nouvelle Zélande

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• SYDNEY •

 

C’est comme sauter dans le vide. J’ai attendu ce voyage toute ma vie. J’ai le ventre noué. Le coeur qui bat la chamade.

Je ne réalise pas.

4h30 de train. 40 minutes de taxi. 6 heures d’avion vers Doha. Puis 13 vers Sydney. Et 3 qui nous attendent encore. 

Nous n’avons plus de notion du temps ni d’espace. Ballotés d’un fuseau horaire à l’autre. Nous survolons des océans de nuits parsemés d’étoiles réverbères. Puis se sont des kilomètres de désert qui se dévoilent. Les aéroports sont tous les mêmes. On est saoul du temps qui passe et qui défile plus vite.

• CHRISTCHURCH •

 

Il m’aura fallu 20 minutes pour tomber amoureuse d’une ville et de tout un pays. 

L’endroit semble paisible, à l’ombre des saules pleureurs dont les branches sont bercées par le vent, et familial. La ville se remet à peine du tremblement de terre. Elle expose ses blessures sans honte. 

Notre hôte vit dans les quartier de Richmond. Elle vient de perdre son chat, Bella, et ce matin, elle pleurait en nous faisant le café.

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• KAIKOURA •

 

La route nous avale et je m’en délecte. Beaucoup de champs, beaucoup de moutons, beaucoup de vent. Un « chicken-chips » au bord de la route. On est les rois du monde. 

Et puis le relief change. Des valons, des sapins, des montagnes se dessinent. A chaque virage, une surprise. 

On monte. On monte encore, jusqu’à apercevoir l’océan. Et soudain, comme une claque, c’est là. Juste devant nous. Un virage. Une surprise. Nous voilà aux pieds des montagnes que grignotent l’océan.  A gauche, la terre parsemées de vert et de noir. A droite, l’océan d’un turquoise saisissant. 

Je suis sortie, pieds nus, escalader les rochers. Toucher, sentir, me rapprocher du bout du monde.

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• SAINT ARNAUD •

 

Il faut d’abord parler d’Hélène. Elle vit seule au milieu de nulle part, dans sa maison aux murs de chaux. Elle est d’une gentillesse, d’une hospitalité et d’une simplicité…. un petit bout de femme avec un accent gros comme une montagne. 

Le Lakeside Track. 21 km. 7 heures. Un chemin qui longe la forêt aux accents tropicaux, qui monte, qui descend, traversé par un torrent. Sur la plage de galets, un ponton. Il se jette dans le lac. D’ici, on ne peut pas le voir en entier. Les montagnes s’entrecroisent, parfois coiffées de brume.

• TAKAKA •

 

La brume apporte une touche toute nouvelle au décor.

Elle s’accroche aux montagnes, se dissipe. Laisse entrevoir de nouveaux espaces, les efface. 

Pendant plusieurs kilomètres, nous ne voyons rien. Mais quand le brouillard devient nuage, l’océan redevient bleu. Les montagnes sont plus nettes et moins sombres. Absolument tout m’émerveille, mais les montagnes… elles me fascinent. Elles retombent doucement sur le sol, l’enveloppent tendrement de leur drapé. 

A Collingwood, l’océan s’est reculé. Nous marchons un moment sur le sable gris, au milieu des coquillages et du bois flotté. Nous avons ri toute la journée.

Notre dîner au Roots Bar me rappelle le temps de mes 20 ans. Quand on s’asseyait à des tables bricolées, que la musique jouait trop fort, qu’on riait très fort et que les pintes s’accumulaient devant nous jusque’à ce qu’on les transpire. La table est à peine assez grande pour contenir assiettes, couverts, pintes, bougies et nos doigts qui s’enlacent. Le Roots Bar en amoureux.

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• PUNAKAIKI •

 

Nous avons quittés la Golden Bay de bonne heure pour avaler les quelques 400 km qui nous séparent de la West Coast.

Je trépigne.

La route tourne, monte, descend, tout en même temps. Une rivière s’y est fait un large passage et nous la suivons jusque’à la côte. Là où les vagues résonnent contre les rochers. Nous avons longtemps marché dans le sable… jusque’à l’endroit où la rivière et l’océan se rencontrent. Face à l’océan, face aux vagues, je me sens toute petite… moi qui me suis toujours sentie grande à peu près partout. 

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• OKARITO •

 

S’endormir et se réveiller avec le bruit des vagues. 

La végétation ne cesse de changer.

Depuis un petit moment maintenant, nous sommes entourés de palmiers. Ils encadrent la route comme un « walk of fame ». 

Nous nous rapprochons des glaciers…

on les aperçoit parfois entre les montagnes noires coiffées de nuages.

La région fourmille d’anciennes mines d’or. Notre voyage prend des allures de Far West américain. 

Rencontre avec Laura. Propriétaire d’un backpackers. Pleine de vie, enceinte jusqu’aux yeux et écossaise. 

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Rencontre également avec Rachel et Sam, un couple d’australiens. Elle est bibliothécaire et lit des histoires aux enfants. Il est barista. Je les écoute et j’ai l’impression de regarder la bande annonce d’une comédie romantique. 

• HAAST •

 

Un petit détour par la plage avant de partir pour les glaciers. Il est tôt. Nous sommes seuls aux pieds des montagnes et des cascadent qui jalonnent le chemin jusqu’au Franz Josef. La roche est noire et ferreuse. Le glacier, majestueux. 

Sur la route, les arbres sont comme figés par le vent : toutes branches en arrière. 

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• WANAKA •

 

Nous quittons Haast et sa ceinture de montagnes dont les sommets semblent à porter de mains. Nous traversons quelques vallées et puis, comme toujours, un nouveau virage, une surprise. 

Le lac Wanaka, aux pieds du Mont Aspiring. Son bleu profond contraste avec les cimes enneigées et le vert des sapins. Ici, la terre et l’eau ne sont jamais bien loin l’une de l’autre.

Il y a un arbre dans le lac. Cela fait 70 ans qu’il grandit dans ses eaux. Poésie, douceur, lien entre l’eau et la terre, le bas et le haut, les racines et l’élévation. 

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L’ascension du Mont Roy, c’est quelque chose que j’attendais. 7,5km pour arriver au sommet du Roy’s Peak. 3h15 de randonnée. 1250 mètres de putain de dénivelé. 

La pente est parfois si raide que j’ai l’impression de faire du surplace. Un pas à la seconde. Le panorama est superbe mais nous ne nous attardons pas. On nous dit que ce n’est rien comparé au sommet. On avance. Plus on monte, moins il y a de monde. Finalement, un panneau : le sommet est à 1,5km… à 30 minutes. On est comme des fous. Ça grimpe, de plus en plus. La dernière côté me fracasse. Il m’attend. « Tu vas pas le regretter ». Je ne m’arrête pas. J’avance. Et c’est là. Le lac, les monts, les montagnes… ça nous encercle. Je me laisse tomber dans la poussière, littéralement sans souffle. 

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Dernière ligne droite. Tout là-haut, on se laisse tomber sur une petite plateforme bétonnée qui soutien un paratonnerre. La vue est incroyable, à 360°. C’est magique. On se croit les rois du monde. Le grand frisé avait raison. C’est la plus belle chose que j’ai jamais vue. 

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• ARROWTOWN •

 

Sur la route, toujours plus au Sud, le paysage change complètement. Nous sommes plus haut en altitude. La végétation est sèche, teintée de jaune et de marron. La pierre noire a quelque chose de l’ardoise ; elle s’effrite. C’est complètement désertique. Les montagnes semblent enchevêtrées les unes sur les autres. 

Au détour de quelques virages, des centaines de soutien-gorge accrochés à une barrière en bois, le plus vieux pub du pays… nous y dînerons ce soir. Et puis la vue se dégage. Les montagnes s’écartent. Tout en bas, dans la vallée verte, Arrowtown et ses airs de Far West. 

• TE ANAU •

 

Nous dépassons Queenstown et longeons son lac un long moment. Malgré les nuages, le paysage est agréable. Puis tout devient plat. La route est sans virage, sans relief. La pluie s’intensifie. On ne voit rien et, pour la première fois, le trajet me semble horriblement long. 

 

Te Anau semble toute petite face à son lac immense. Nous sommes, une nouvelle fois, entourés par les montagnes. Le soleil perce. On saute dans la voiture pour rejoindre au plus vite Milford Sound. 

« Parc National des Fjiodlands » On y est ! Je saute sur place. 

Et là, feux d’artifice ! D’abord, de grandes plaines, bien plates, enlacées ça et là par les eaux des rivières. Au loin, les montagnes enneigées. Les Mirrors Lakes qui reflètent le paysage. Puis nous sommes sous la canopée. La forêt est si dense que les arbres ont du mal à grossir. C’est une voute verte qui nous accompagne jusque’au Lake Gunn et ses eaux émeraudes. Une longue dernière ligne droite. Les montagnes en ligne de mire. La rivière turquoise glisse entre les rochers et nous accompagne. BAM ! Des montagnes si hautes qu’elles touchent les nuages. Des cascades… partout ! Elles sont noires de cailloux. La route serpente entre elles. Par endroit, la neige persiste. Plus bas, le fjord. A chaque arrêt, je me jette hors de la voiture. 

Si je devais décrire la Nouvelle Zélande en un tableau, je crois que ce serait celui-ci. Ses montagnes noires, abruptes et perdues dans les nuages, ses cascadent majestueuses, ses eaux profondes et calmes, ses oiseaux sauvages. 

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• DOUBTFUL SOUND •

 

Nous nous réveillons sous une pluie battante. Le vent souffle très fort. Les montagnes ont disparu. Arrivés à l’embarcadère pour le Doubtful Sound, il grêle. Ça s’annonce vraiment mal. Pourtant, ils ont l’air plutôt confiant au bureau. 

Nous prenons un premier bateau pour traverser le lac de Manapouri (Manapouri : sa plage, ses 2 restos et demi, son port). Puis un bus. Il pleut toujours mais les nuages se dissipent peu à peu. La neige des sommets semble de plus en plus proche quand nous nous rendons finalement compte qu’il est en train de neiger. C’est complètement fou. Magique. Incroyable. Merveilleux. Inattendu. 

Nous embarquons enfin sur notre bateau de croisière. Nous dormons dans les cales, les hublots à fleur d’eau. Nous traversons le fjord d’où semblent naître les montagnes, jusqu’à l’océan. Il fait à présent grand soleil. Les îles se dévoilent en ombres chinoises. 

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D’immenses vagues se brisent sur quelques rochers immergés. Un albatros. Des otaries à fourrure. Des pingouins. Nous sortons du fjord. Il nous faut affronter la houle de l’océan… je m’accroche de toutes mes forces aux rambardes, je me concentre surtout pour ne pas être malade. Et puis… la baleine.

Elle est là, à quelques mètres. Elle joue avec les vagues. Saute sans cesse dans le coucher du soleil. Pleine de grâce. 

Nous avons finalement retrouvé les eaux plates et calmes du fjord. Le soleil s’est doucement couché. Les montagnes se sont teintées d’orange puis de rose.

A la nuit tombée, nous sommes montés sur le pont supérieur. Couché sur un banc, l’un contre l’autre, nous avons regardé les étoiles danser autour de nous. Quelques nuages, toujours, sont passés par là. Et au loin, le chant des kiwis. Magique. Pas un autre son.

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• TEKAPO LAKE •

 

Après la traversée du Lindiss Pass sous 15 bon centimètres de neige, Omarama et Twizel, nous arrivons aux abords d’un lac littéralement turquoise. La couleur est si vive qu’elle ne semble pas naturelle. Au loin, le Mont Cook, au milieu d’une chaine de montagnes. Elles sont blanches de la neige tombée hier. Les plus noires et les moins hautes sont comme saupoudrées de sucre glace. 

A Aoraki, nous empruntons le Hooker Valley Track. Un aller-retour à suivre la rivière Tasman jusqu’aux pieds du glacier. La neige est suspendue. Nous l’entendons retomber en avalanches. Je me délecte de leur doux fracas. Entre deux nuages, le Mont Cook apparait. Quelques blocs de glace flottent sur son lac. Emplacement rêvé pour un pique-nique. 

La route vers le lac Tekapo nous entraine de l’autre côté du lac turquoise. Le panorama est encore plus impressionnant. Plus loin sur la route, alors que nous suivons une ligne droite, nous nous apercevons que nous sommes encerclés par les montagnes. De toutes les formes, tailles, couleurs… Les montagnes. Toujours. 

 

Cappuccino et gourmandises au sommet du Mont John qui surplombe le lac Tekapo. Nous n’avons qu’une envie, nous rapprocher du lac. Nous nous enfonçons au hasard, dans la campagne. Moutons. Lupins. On est tout.seul. Paradis. L’eau est clair et limpide. Les galets encombrent le rivage. Des arbres morts surgissent des eaux. 

Nous chahutons les galets, faisons quelques ricochets. La vraie vie.

Il est midi. Nous devons reprendre la route vers Christchurch. Un vrai retour. Nous partons demain. Nous ne réalisons pas. 

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• SYDNEY •

 

Le soleil se couche. Il n’a que faire du ballet incessant des voyageurs en transit. 

Il est 19h30. A Christchurch, il est 21h30. Nous rentrons.

J’ai eu du mal à m’endormir hier soir et ce matin, j’ai la tête dans le brouillard. Nous quittons notre chambre d’hôte finalement assez tôt. Détour rapide par le centre de Christchurch. Il est à peine 10h, nous avons la voiture pour nous jusqu’à midi… alors on file voir l’océan une dernière fois. Enfin, Lyttelton, c’est plutôt une péninsule… sans plage. Un port industriel. On s’en fiche. On va vers le port de plaisance et on pose nos fesses sur un banc. L’eau est turquoise, les mouettes nous cassent les oreilles et ça sent la marée. C’est tout ce qui compte. 

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