Les Alpes
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Nous sommes partis avec la nuit, bercés, un long moment, par les phares des voitures et les réverbères de stations. Quand le matin s’est levé, le ciel s’est éclairé de bleu et de rose, déchiré par les ombres des sapins.
Nous sommes partis avec la nuit. A peine arrivés, le soleil décline déjà entre les montagnes. Les Montagnes. Ici, la lumière est d’or.
La vraie vie. Ensemble.
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• Les Montagnes •
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• Les couleurs disparaissent •
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Le ciel est bas. La pluie se mêle à la neige, déjà éparse, et l’emporte sur son passage. Le sol devient glace. Les couleurs disparaissent. Les sapins sont des ombres qui dévorent les flancs des montagnes auxquelles restent accrochés quelques nuages.
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• Les montagnes chantent •
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Ce matin, les montagnes sont baignées de soleil. Il s’y reflète si allègrement que nous avons peine à les regarder. Au sommet, le vent emporte la neige dans le ciel bleu. On dirait que les montagnes chantent.
Et puis doucement, tout doucement, les couleurs se sont de nouveaux effacées. Le froid était vif. Le vent sec. De tout petits flocons ont commencé à tomber.
Et puis doucement, tout doucement, le sol n’était plus d’herbe. Les routes n’étaient plus de goudron.
Doucement, tout doucement… la magie.
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• Suspendu •
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Au réveil, le monde est blanc.
Suspendu.
Feutré.
Lourd d’un silence apaisant.
Nous avons mis des grosses chaussettes, des bottes fourrées, nos bonnets.
Nous sommes allés nous vautrer dans la neige.
La vraie vie, ensemble.
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La vraie vie, ensemble.